L'ombudsman de l'Ontario a reçu plus de 6 000 plaintes de détenus (La Presse canadienne)
juillet 1, 2020
1 juillet 2020
L'ombudsman de l'Ontario a déclaré mardi que les conditions dans certains des établissements correctionnels de la province l'avaient «ébranlé» et contribué à un record de plus de 6 000 plaintes de détenus l'année dernière.
Shawn Jeffords
La Presse canadienne
le 1er juillet 2020
L'ombudsman de l'Ontario a déclaré mardi que les conditions dans certains des établissements correctionnels de la province l'avaient «ébranlé» et contribué à un record de plus de 6 000 plaintes de détenus l'année dernière.
Le surpeuplement, les mauvaises conditions de vie et le manque d'accès des détenus aux soins médicaux sont quelques-uns des problèmes que Paul Dubé a détaillés dans son rapport annuel publié mardi.
Les conditions dans certaines installations inspectées par l'ombudsman et son équipe, y compris les prisons de Thunder Bay et de Kenora, ont été décrites comme «inquiétantes» et «épouvantables».
«C'est déchirant de voir les conditions dans lesquelles ces détenus vivent», a déclaré Paul Dubé.
«J'ai été ébranlé lorsque j'ai terminé cette visite à la prison de Thunder Bay.»
Le rapport note que certains établissements comptaient trois ou quatre détenus couchés dans des cellules conçues pour deux personnes, et certains détenus étaient logés dans des endroits non prévus pour être habités.
Dans certaines parties des prisons de Thunder Bay et de Kenora, les détenus n'avaient pas d'accès direct aux toilettes et étaient soumis à des périodes fréquentes et prolongées de confinement, ce qui limitait leur accès aux programmes, à l’air libre et même à l’eau courante.
Paul Dubé a noté que ce genre de conditions affectent le moral des détenus et du personnel correctionnel.
«Quand la direction et les détenus demandent la même chose, réclament de meilleures conditions, vous savez qu'il y a un grave problème là-bas et les conditions sont tout simplement atroces», a-t-il déclaré.
Le rapport indique que le bureau a reçu plus de 2 400 plaintes liées à la santé de détenus qui concernaient généralement l'accès à des médecins, aux médicaments ainsi que sur des retards de traitement.
Dans un cas, le bureau de l'ombudsman est intervenu lorsqu'un détenu s'est plaint d'avoir été incarcéré pendant six semaines sans voir de médecin.
Le bureau de l'ombudsman a été informé que des demandes de visites médicales avaient été reportées à plusieurs reprises pour des raisons de sécurité indépendantes, mais des soins ont été organisés après que le bureau de l'ombudsman ait parlé avec le personnel de la prison.
Une porte-parole de la solliciteure générale de l'Ontario Sylvia Jones a déclaré que le gouvernement s'était engagé à construire de nouvelles prisons à Thunder Bay et à Ottawa.
Marion Ringuette a précisé que le gouvernement a également annoncé récemment qu'il dépenserait 500 millions de dollars pour embaucher plus d'agents correctionnels et moderniser les infrastructures.
«Ces initiatives à l'échelle de la province permettront de recruter davantage de personnel dans chaque établissement correctionnel pour adultes, d'améliorer les conditions tant pour le personnel que pour les détenus, ainsi que d'améliorer le soutien lié aux conditions de détention», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Les députés du NPD Sol Mamakwa et Judith Montieth-Farrell ont déclaré que le gouvernement devrait prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention dans les prisons de Thunder Bay et de Kenora.
«Le surpeuplement dangereux, l'utilisation excessive de l'isolement cellulaire et le manque de services de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie qui sauvent des vies ne sont que quelques-uns des principaux problèmes auxquels les détenus et le personnel sont confrontés chaque jour», ont-ils déclaré. «Il n'y a plus de temps à perdre.»
L'ombudsman a également déclaré que son bureau avait reçu plus de 800 plaintes liées à la pandémie de COVID-19 au cours des dernières semaines de mars, couvertes par le rapport annuel.
Plus tôt ce mois-ci, Paul Dubé avait annoncé que son bureau enquêterait sur la réponse des foyers de soins de longue durée de la province face à la COVID-19.
Il n'a pas pu dire mardi combien de temps cette enquête prendrait, mais a noté que son équipe examinerait également la façon dont d'autres juridictions ont géré la pandémie dans les foyers de soins de longue durée et comparera la réponse de l'Ontario.
L'enquête portera également sur les soins à domicile, a-t-il ajouté.
«Je pense que ce qui est vraiment essentiel en ce moment, c'est de comprendre le cœur du problème», a déclaré Paul Dubé. «Les gens sont morts en soins de longue durée pendant la pandémie. Pourquoi est-ce arrivé? Comment pouvons-nous empêcher que cela ne se reproduise?»
Également souligné dans le rapport de l'ombudsman:
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Le bureau de Paul Dubé a traité un total de 26 423 plaintes et demandes de renseignements sur les services du secteur public en 2019-2020.
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Les plaintes concernant la Société ontarienne du cannabis sont passées de plus de 2400 l'an dernier à 49 en 2019-2020, l'ombudsman a déclaré qu'un nouveau système en ligne pour résoudre les problèmes de service à la clientèle avait aidé.
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La nouvelle unité de l’ombudsman pour les enfants et les jeunes a traité plus de 1 775 cas, dont 1 458 concernant des sociétés d’aide à l’enfance.
L'unité des services en français a traité 321 plaintes. Le bureau de l'ombudsman a repris les dossiers l'an dernier après que la province eut fermé le Commissariat aux services en français (CSF).
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L'ombudsman a reçu 47 plaintes de conducteurs dont le permis a été suspendu en raison d'amendes impayées datant des années 80. Beaucoup pensaient avoir payé les amendes, mais n'avaient aucun dossier pour le prouver.
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Après avoir reçu près de 500 plaintes en quelques semaines concernant des retards à la Commission des propriétaires et des locataires, l'ombudsman a lancé une enquête.